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Publié le :
07/06/2022 17:09:38
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Histoire des fromages
Dans le Sancerrois, depuis le XVIe siècle, l’élevage de chèvres se fait traditionnellement selon « L’Histoire Mémorable de Sancerres » de Jean de Léry, écrit en 1573.
En revanche, il est difficile de dater le Crottin de Chavignol. Il semblerait que les fromages de chèvre de la région s’appelaient ainsi depuis bien longtemps.
On retrouvait des chèvres dans presque toutes les exploitations de l’époque. Elles étaient en effet peu exigeantes en nourriture et correspondaient au besoin de consommation journalière. Elles apportaient en plus un revenu complémentaire grâce à la production de lait et aux fromages. Elles étaient très souvent gardées par les femmes des vignerons.
Son nom apparaît dans un livre intitulé « Statistiques du Cher », rédigé en 1829 par un inspecteur des contributions directes et du cadastre.
À la fin du XIXe siècle, l’attaque dévastatrice du phylloxera (une sorte de puceron signalé en 1863 pour la première fois) sur les vignobles entraîne la libération de parcelles de terre permettant le passage des chèvres. La production de lait permet alors de contribuer au développement local et gagne la Champagne berrichonne, la Sologne orientale et le Val de Loire.
Le Crottin de Chavignol tirerait son nom du terme berrichon « crot » qui signifie « trou ». C’est ainsi que l’on appelait les lieux au bord des rivières où les femmes lavaient le linge. La terre argileuse qui la bordait permit la fabrication des moules à fromages pour l’égouttage du caillé. Les chèvres étaient logées dans des « Tés aux chieuves », des abris en bois ou fagots où l’on entrait courbés pour traire les chieuves deux fois par jour.
Grâce au développement des moyens de transport, on assiste à l’apparition des premiers affineurs collectant le fromage à la ferme. La ligne de train Paris/Nevers permet d’ouvrir les marchés de la capitale. Le Crottin de Chavignol reçoit son Appellation d’Origine Contrôlée en 1976.
Le Crottin de Chavignol a reçu son AOP en 1996.
Le Crottin de Chavignol est un fromage de chèvre au lait cru et entier, de forme cylindrique et très légèrement bombée à la périphérie. Sa croûte est fine, naturelle, et fleurie d’une couverture blanche ou bleue. La couleur de sa pâte est blanche, parfois ivoire et reste lisse et tendre. En bouche, le Crottin de Chavignol est fondant.
Selon l’affinage, il offre toute une variété de saveurs :
- mi-sec : doux et frais, sa saveur de chèvre est discrète,
- plus âgé : il gagne en finesse et en maturité, en étant fleuri d’un léger pénicillium blanc ou bleu,
- bleu : ses arômes s’enrichissent d’un goût de champignons et sous-bois,
- sec : il révèle des notes de noix et de noisette,
- « repassé » : le goût le plus puissant, il est conservé dans des pots en grès.
Le Crottin de Chavignol est fabriqué sur 3 départements, dans 214 communes : 171 dans le Cher, 26 dans la Nièvre et 15 dans le Loiret.
La zone d’AOP couvre le Sancerrois, le Pays Fort (entre Sologne et Sancerrois, où l’on passe du bocage fertile aux forêts et landes de Sologne) et la Champagne berrichonne ou Septaine, un plateau calcaire traversé par le Cher et l’Indre.
Le troupeau doit être composé uniquement de chèvres de race Alpine.
75 % minimum de la ration alimentaire journalière doit être produite dans l’aire géographique. Les fourrages représentent 50 % de la matière sèche et de la ration quotidienne et sont intégralement produits dans la zone d’AOP.
La superficie herbagère propre à chaque chèvre doit être de un hectare pour 24 chèvres.
La préparation biologique du lait par ensemencement et prématuration est possible. Elle s’effectue à 10 °C minimum pendant 24 heures maximum. Le caillage est de type mixte, à dominante lactique et dure 24 heures au minimum.
L’égouttage se fait par un préégoutage obligatoire sur toile, puis en moule, avec au moins un retournement, lui permettant d’acquérir sa forme caractéristique.
Le tranchage du caillé est interdit ainsi que toute pratique pour accélérer l’égouttage en bac avant le prégouttage.
Le salage se fait au sel sec, dans la masse, ou en surface.
Affinage des fromages :
À compter du moulage, la durée d’affinage est de dix jours. Il se fait en deux phases : une première de 5 jours minimum, à plus de 10 °C pour permettre l’implantation de la flore de surface et une seconde sous température positive jusqu’à dix jours.
L’affinage se déroule sans aucune autre modification d’atmosphère. L’affinage sous film, dans l’huile, alcools, vins, herbes ou autres aromates est totalement interdite.
Les Crottins de Chavignol dits « repassés » subissent un affinage supplémentaire en atmosphère confinée afin de leur permettre de recevoir le recouvrement bleuté.