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Publié le :
15/02/2022 14:06:34
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Histoire des fromages
Pour retracer l’histoire du Beaufort, nous remontons loin, au Moyen- ge, au sein des moines et des communautés villageoises qui accueillent des troupeaux laitiers. Ils fabriquaient alors le « vachelin ».
Au XVIIe siècle, ils élaborent une technique de pâte pressée cuite qui se propage dans tous les secteurs montagnards de l’est de la France. Elle permettait de reporter la commercialisation et la consommation du lait produit en abondance sur les alpages pendant l’été aux périodes hivernales.
Jusqu’aux années 1960, ce système permet à la population de vivre relativement aisément. Le phénomène d’exode rural le freine brutalement, car il nécessite une main-d’œuvre importante. La production périclite alors à moins de 500 tonnes.
L’organisation est entièrement repensée. Le Beaufort doit sa qualité justifiée d’un prix élevé, permettant de supporter les surcoûts de l’agriculture en haute montagne. La coopération est au centre de la renaissance de ce fromage : on y crée des ateliers qui assurent sa fabrication, son affinage et sa commercialisation. L’Union des Producteurs de Beaufort lance une nouvelle filière, grâce à deux axes de développement : on recherche la maîtrise de la qualité grâce à l’installation d’un service technique qui collabore avec des organismes de recherches (INRA, ITFF) ; on entame les opérations pour réduire la pénibilité de la production du lait, en mettant en place la mécanisation de la traite en alpage et, partiellement, celles des travaux de fenaison.
En 2012, sa production atteint près de 5 025 tonnes.
Le Beaufort a reçu son AOP Laitière en 1968.
Le Beaufort est un fromage à pâte pressée cuite, au lait de vache cru et entier. Il est salé en saumure puis en surface et affiné pendant une période minimale de 5 mois.
La pâte du Beaufort est souple et onctueuse, de couleur ivoire ou jaune pâle. Elle peut présenter de fines lainures et quelques petits trous (que l’on appelle « œil de perdrix »). Le Beaufort est de forme ronde, avec un diamètre de 35 à 75 cm et une hauteur en talon de 11 à 16 cm.
Contrairement aux autres fromages à pâte pressée cuite, le Beaufort se distingue par son caractère gras.
On distingue deux types de Beaufort. Le qualificatif « Été » est réservé aux fromages fabriqués entre les mois de juin et d’octobre, y compris à partir des laits d’alpages.
Le qualificatif de « Chalet d’Alpage » est réservé aux fromages produits entre les mois de juin et d’octobre. Ils sont fabriqués selon les techniques traditionnelles, deux fois par jour, en chalets d’alpages situés au-dessus de 1500 mètres d’altitude et comprenant la production laitière d’un seul troupeau.
La zone AOP du Beaufort se répand sur 110 communes en Savoie. Elle couvre les vallées du Beaufortain, de la Tarentaise, de la Maurienne et une partie du Val d’Arly. La zone est traversée par de vastes surfaces d’alpage.
Les prairies permanentes représentent 95 % des espaces utilisés par la filière.
Le Beaufort est fabriqué à partir du lait de vaches de race Tarine ou Abondance. 75 % des besoins en foin et pâture des troupeaux proviennent de l’aire géographique.
La production moyenne du troupeau est limitée à 5000 kg de lait par vache et par an. Concernant la traite, le prétrempage de la mamelle est interdit, l’utilisation de graisse et autres produits de soin contenant des composés odorants sont ne sont pas autorisés.
La fabrication du Beaufort peut se faire soit à partir de lait non refroidi de la traite la plus récente, soit à partir du mélange de deux traites consécutives, dans un délai maximal de 20h. L’emprésurage doit se faire soit avant 12h00 pour les fabrications du matin, soit avant 23h00 pour les fabrications du soir.
Pour les fromages « chalet d’alpage », la fabrication se fait dans les plus brefs délais après la traite. Un maximum de 15 % du volume de lait total des deux traites peut être reporté, après refroidissement, à la fabrication suivante.
Le lait cru et entier est emprésuré à une température de 32 °C à 35 °C dans une cuve de cuivre. Après décaillage et pendant le brassage, le chauffage du caillé a pour effet de le porter à une température de cuisson comprise entre 53 et 56 °C.
Le caillé est rassemblé dans une toile et moulé dans le cercle à Beaufort, de diamètre réglable, qui présente sur sa face interne un renflement circulaire qui donne la forme concave du talon.
Pendant le pressage, d’une durée minimale de 15 heures, des retournements sont effectués.
Le fromage est ensuite refroidi dans le cercle à Beaufort, puis plongé dans une saumure proche de la saturation maintenue à une température entre 9 °C et 12 °C pendant 20 à 24h.
Affinage des fromages :
L’affinage du Beaufort est effectué pendant une période de 5 mois au minimum à compter du jour de fabrication, à une température située entre 6 °C et 12 °C. Il repose sur des tablards d’épicéa préalablement lavés et séchés. En 3 semaines, il doit être uniformément recouvert de morge, un revêtement bactérien qui donne la couleur à sa croûte. On l’obtient en frottant le fromage avec une solution salée. Les soins se poursuivent ensuite une fois par semaine pour obtenir le croûtage.