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Publié le :
27/06/2022 14:16:34
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Histoire des fromages
Le Neufchâtel est proche des fromages fabriqués dans le pays de Bray, mentionnés pour la première fois en 1037. C’est ainsi l’un des plus anciens fromages normands… dont la fabrication est restée longtemps discrète.
Il est cité spécifiquement, pour la première fois, dans les comptes de l’Abbaye de Saint-Amand à Rouen en 1543.
Les Pays de Bray et d’Auge ont une tradition fromagère bien ancrée en Normandie. Le lait était produit en petite quantité et transformé par des paysans en beurre ou en fromage. Dès le XVIIIe siècle, les bêtes commencent à paître les premiers herbages implantés progressivement. De ce fait, les éleveurs développent très tôt un savoir-faire lié au pâturage.
À la fin du XIXe siècle, la race normande se fixe et donne un lait riche en matière grasse. Les éleveurs brayons se différencient par une technologie fromagère simple, proche des fromages frais et adaptée aux volumes de lait disponible.
À cette époque, les fromages connaissent leur essor grâce au développement des transports et la création du chemin de fer. Le Neufchâtel peut être conservé longtemps grâce à son acidité et sa teneur en sel. Il supporte ainsi les transports facilement. On le retrouve sur les marchés parisiens, en Belgique… et même dans des colonies.
Pour faire face à la demande, certains herbagers achètent directement les caillés pour les affiner en cave.
La maison Gervais à Ferrières devient spécialiste de ce fromage dès la fin du siècle.
En 1936, un décret définit les premières tailles et formats du Neufchâtel. On retrouve la « bonde », la « double bonde », la « briquette » et le « carré ». La forme la plus répandue est finalement celle du « cœur », rare au début du XXe siècle.
Après la Seconde Guerre Mondiale, de nombreux producteurs décident de livrer leur lait aux laiteries plutôt que de faire eux-mêmes la transformation.
Pour lutter contre les usurpations, un Syndicat sera créé en 1957. L'Appellation d’Origine Contrôlée sera reconnue en 1977.
Le Neufchâtel a reçu son AOP en 1996.
Le Neufchâtel est un fromage légèrement salé, à croûte fleurie et recouverte d’un duvet blanc. Sa pâte est lactique, lisse et ferme, mais aussi souple et onctueuse.
On retrouve le Neufchâtel en 6 formes distinctes :
- la bonde, un format cylindrique de 4,5 cm de diamètre,
- le carré de 6,5 cm de côté,
- la briquette, un rectangle de 7 cm de long pour 5 cm de large,
- le cœur, le format le plus répandu de 8,5 cm du centre à la pointe,
- la double bonde, un cylindre un peu plus grand de 5,8 cm,
- le gros cœur, une forme imposante de 10,5 cm du centre à la pointe.
Quand il est jeune, le Neufchâtel est très frais et révèle des saveurs acides et salées, ainsi que des arômes de crème et de lait frais. La pâte reste friable. Quand on prolonge l’affinage, la croûte se couvre de taches et la texture devient fondante, aux arômes plus prononcés.
La zone de production AOP est située sur 135 communes de la Seine-Maritime et 1 commune de l’Oise. Dans cette région, la pluviométrie est élevée et les sols argileux. Le réseau de cours d’eau est ainsi dense et le relief parfois accidenté. Le travail au sol est difficile, mais la croissance de l’herbe est plus importante. Les conditions climatiques permettent une mise à l’herbe prolongée des animaux dès mars/avril et jusqu’en novembre/décembre.
Le Neufchâtel est produit à partir de lait provenant au minimum de 60 % de vaches de race normande. Elles doivent pâturer au moins 6 mois par an. Le maïs et les produits conservés par voie humide sont limités.
Le caillé est à dominante lactique, avec une coagulation lente ne nécessitant qu’un minimum de présure.
L’élaboration du Neufchâtel s’effectue en longues phases d’une demi-journée à plus d’une journée, au cours desquelles l’éleveur peut vaquer à ses activités tandis que les processus d’évolution biochimique se déroulent lentement.
Le lait, majoritairement cru, est emprésuré avec quelques millilitres de présure après la traite chez les producteurs et maximum 60 heures après dans les fromageries.
Le caillage est obtenu en 24 heures en été et en 36 heures en hiver.
L’égouttage se fait en deux temps : le caillé est d’abord versé dans des toiles, puis pressé pendant 2 à 6 heures. Il est ensuite ensemencé de pénicillium candidum et malaxé jusqu’à ce que la pâte soit homogène. Il est enfin moulé dans les formats traditionnels et sa forme sera donnée en comprimant la pâte.
Affinage des fromages :
L’affinage du Neufchâtel se fait dans des locaux humides (de 92 à 98 % d’humidité) et frais (12 °C à 15 °C). Les fromages sont salés à sec et installés sur des claies pour faciliter l’écoulement du sérum résiduel.
Après 2 jours, la levure géotrichum candidum apparaît, avec une croissance ralentie grâce au sel. À partir du 4e jour, c’est le pénicillium candidum qui recouvre tout le fromage.
Les Neufchâtel peuvent être consommés frais à partir de 10 jours d’emprésurage. On peut les laisser s’affiner plusieurs semaines, ou même plusieurs mois. Pendant cette période, le Pénicillium consomme l’acide lactique du caillé et le pH de la pâte devient neutre, favorisant l’apparition du ferment du rouge (Brevibacterium Linens).