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Publié le :
29/11/2022 17:58:17
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Histoire des fromages
Le Pont-l’Évêque, qui aurait été créé par des moines installés à l’ouest de Caen, apparaît au XIIe siècle. Il était alors connu sous le nom d’angelot, terme qui venait d’une pièce de monnaie (et qui fut employé plus tard pour d’autres fromages normands). Comme souvent, il servait de moyen d’échange et de paiement de l’impôt.
À partir du XVe siècle, il acquiert une grande renommée sous le nom d’augelot (signifiant du Pays d’Auge). Un siècle plus tard, l’Abbé Marolles cite le Pont-l’Évêque parmi les fromages les plus renommés de France.
La Basse Normandie voit sa surface herbagère, et l’élevage laitier, se développer au XIXe siècle. En fonction du taux de matière grasse (qu’il s’agisse de lait entier ou écrémé), différentes qualités de Pont-l’Évêque existent alors. Les lignes ferroviaires sont installées sur tout le pays et portent sa commercialisation auprès de toutes les régions. Les fromages partent en effet à 18 h de Lisieux pour atteindre la gare des Batignolles à 2 h. Ce transit permet d’approvisionner les Halles de Paris et le reste de la province en train.
Le Pont-l’Évêque fait figure de fromage prestigieux alors qu’il est surtout recherché par les restaurateurs.
Le camembert viendra freiner son développement à la fin du XIXe siècle, qui accapare le lait de la région aux dépens des autres fromages locaux. Il est forcé de quitter son berceau d’origine. En 1938, le Pont-l’Évêque est fabriqué en Normandie, mais aussi dans la Sarthe, la Mayenne et en Haute Marne.
On s’organise alors pour le valoriser et le protéger : le Pont-l’Évêque du pays d’Auge fait l’objet en 1926 d’une garantie syndicale par la présence d’un timbre d’origine, puis il est reconnu en AOC sur une aire limitée en 1972.
Le Pont-l’Évêque a reçu son AOP laitière en 1996.
Le Pont-l’Évêque est un fromage à pâte molle, à caillé malaxé, à égouttage forcé et à croûte lavée. Il révèle des arômes de noisettes et parfois même de fumé.
Il est élaboré à partir d’un lait produit essentiellement par des vaches de race normande qui pâturent plus de six mois par an.
La forme du Pont-l’Évêque est caractéristique, car elle est soit carrée, soit rectangulaire. Elle se présente sous quatre formats :
- le Pont-l’Évêque (classique) de 105 à 115 mm de côté,
- le grand Pont-l’Évêque de 190 à 210 mm de côté,
- le petit Pont-l’Évêque de 90 à 95 mm de côté,
- le demi-Pont-l’Évêque rectangulaire de 110 sur 55 mm de côté.
La croûte du fromage est jaune dorée, orangée, ou même saumon. Elle est striée sur les deux faces à cause des traces dues au moulage. La pâte est souple, onctueuse, de couleur jaune-crème.
La zone AOP du Pont-l’Évêque est répandue sur 1365 communes sur 4 départements. En plein milieu, elle est traversée par la peine céréalière de Caen, peu propice aux pâturages.
La pluviométrie et les températures de la zone sont régulières tout au long de l’année. Les prairies sont particulièrement bien implantées du fait d’un réseau hydrographique dense, qui permet l’alimentation herbagère des vaches laitières au moins six mois par an.
La ration de base du troupeau doit provenir au moins à 80 % de l’exploitation. En dehors des périodes de pâturages, le foin est mis à disposition chaque jour. L’apport en aliments complémentaires est limité à 1800 kg par vache et par année.
Le stockage du lait ne peut excéder 48 h à compter de l’heure de la traite la plus ancienne. Sa maturation se déroule pendant moins de 26 h à une température inférieure à 40 °C.
Le lait est emprésuré en bassine d’une capacité maximale de 600 L, entre 32 °C et 40 °C, avec de la présure animale uniquement.
Le caillé obtenu est découpé sous forme de grains de taille moyenne puis brassé. Le lactosérum est partiellement éliminé puis le fromage est moulé moins de deux heures après emprésurage. Il est ensuite égoutté dans le moule pendant dix heures au moins, à température constante entre 17 °C et 31 °C.
Le Pont-l’Évêque est retourné plusieurs fois et il est salé un à quatre jours après emprésurage.
Le salage est effectué puis les fromages sont ressuyés entre 10 °C et 22 °C avant leur passage en hâloir d’affinage.
Affinage des fromages :
L’affinage avant conditionnement se déroule entre 11 °C et 19 °C. Les fromages peuvent être brossés ou lavés avec une solution composée d’eau, de sel et de ferments de surface, une ou plusieurs fois.
Un affinage complémentaire est effectué après le conditionnement, entre 4 °C et 15 °C.
À compter du jour d’emprésurage, la durée minimale d’affinage s’étend de dix-huit jours pour les formats Pont-l’Évêque, demi et petit, et de vingt et un jours pour le grand format.